Le broyeur des éviers US
Un bruit assourdissant
Ca fait peur les premières fois.
Ca stresse vraiment.
C'est invisible mais bien présent. Franchement inquiètant.
Tout y passe à la moulinette
C'est le trou noir qui aspire et qui déchire, c'est la métaphore de cette société qui aspire les immigrés, les attire puis les broie...
Et en même temps, fascination pour ce Dieu Travail :
ici, bosser : c'est exister.
sans travail tu n'es rien, ni personne.
Etre : c'est avancer.
Jouer des coudes, se bagarrer, monde de requins, oser s'affirmer, faut pas passer à côté, ou t'es happé comme dans le broyeur de l'évier.
C'est l'usine. Pas d'état d'âme.
Faut faire avec, se méfier, s'accrocher, ne jamais croire ceux qui te rabaissent, ne jamais se mésestimer, croire à son rêve, à sa réussite, même quand t'es au fond du trou, prêt à être broyé, par le broyeur du fond de l'évier.
Faut être optimiste, vaindicatif, positif, continuer de croire en soi, se battre et remonter toujours la pente, tout seul,
Avoir la foi en soi, se dire "on y arrivera",
mais il faut surtout une santé de fer, un moral d'acier, un équilibre et une motivation inébranlables.
Comme notre pays doit leur paraître avachi, paresseux, avec ses assistés mous-du-bulbes, profiteurs de la solidarité nationale,
et pourtant notre système s'est construit sur les combats sociaux, l'entente collective, l'envie de démocratie et de justice sociale, notre système est plus humain, moins violent, plus doux à vivre, plus rassurant.
Ici c'est la jungle, le far west, marche ou crève.
Alors ne t'arrête jamais. Je suis la collègue d'un prof de sport de.... 83 ans....Vous y croyez? Il est si usé et abimé, qu'il ne tient plus debout, une jambe plus courte que l'autre, il est intraitable avec les enfants, sévère jusqu'à l'autoritarisme, juste pour survivre, avoir la paix, et tenir la distance. C'est pathétique.
Les mômes sont malheureux, et lui avec. C'est quoi cette société où les vieux ne s'arrêtent jamais?
On exhibe le jeunisme à la Télé, mais les vieux bossent jusqu'à la mort. Les jeunes sont endêtés, croulent sous les dettes, dès leur naissance...
Broyés, tous broyés au fond de l'évier...
C'est juste un petit voyage professionnel, pour ne plus jamais me plaindre de mon pays,
car ici nul ne se plaint jamais,
les médicaments coûtent trop chers pour te faire tenir,
et la délation est un sport national, très bien vu par la hiérarchie.
Restent les flingues en vente libre, et quand les gens craquent... ils tirent
Faut que je me rapproche des Cadiens, irréductibles résistants, ils doivent être différents et plus marrants : "laisse les bons temps rouler" et "lache pas la patate". "Ne jamais faire allégeance à la couronne!!!" Garder ton âme, dès que tu refermes ta porte... et habiller ton jardin des belles apparences.... Mais rester soi-meme, surtout ne pas se perdre, rester soi-même.
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