le nouveau monde et le vieux

Les mots d’ici :

Façade, apparence, hypocrisie, superficialité, maquiller, emballer, fausse joie, grandiloquence, sourire forcé,  Entertainment, communauté, mièvreries, sirupeux, quand-dira-t-on, délation, ponctualité, respect de la règle et de l’autorité, se soumettre...

Les mots de chez nous : authentique, faire la gueule, râler, résister, profiter, resquiller...

Ca manque de finesse, de poésie et de subtilité.

Pas de fantaisie, peu d’humour, juste la façade, et beaucoup dans les mots. Ici on triche peu dans les faits, (pas de barrières anti-vols dans les magasins), mais beaucoup dans les mots, on délate beaucoup,  on reste enfant infantilisé et soumis. Grosses ficelles et slogans tapageurs, artillerie lourde pour faire passer les sempiternels mêmes messages : famille, religion, morale chrétienne, faire le bon choix, l’axe du bien et du mal, se méfier de l’autre et l’étranger, inculture et égocentrisme. Gros effets spéciaux pour marteler les esprits. Faut pas penser et faut former les cons. Tout le monde flippe de perdre son job, et s'il ne te plaît pas, tu prends la porte, mais tu la fermes (pas la porte)

Il me manque un peu de hauteur, l’humour du cinéma belge, la pensée pléthorique, les français qui font la gueule, et qui râlent pour conserver leurs droits acquis. 

Ici ça sonne faux et compassé, gentillesse factice et compliments fabriqués. On parle pour parler.

Les gens sont souvent intéressés, rarement intéressants. Courtois la première fois, mais inconsistants. Tout est en surface, décorum, maquillage et tralala… On se maquille pour recevoir les parents, on se fait beau, on en fait des caisses d’autant plus qu’on n’en a rien à carrer des autres. Faut juste paraître, donner le change, faire croire…et aller à la messe. Mais dedans ? Ca doit être bien crado, négligé et négligent. Faut pas aller voir de trop près.

Pas de place à l’authentique.

Un vrai vieux ricain (qui s'est fait el Camino de Santiago à vélo) me disait : "les français ne vont pas à la messe, mais sont croyants; les ricains, vont à la messe, mais ne sont pas religieux..."

« Je pense donc je suis », disait Descartes

Ici nul ne pense, mais qu’est ce qu’on prie !

« Je ne pense pas, mais j’ai »

« Je prie, mais qu’est-ce-que j’aime? » Ma console, ma télé et ma bagnole, être intégré dans ma communauté, écouter des mièvreries, se croire citoyen du plus grand peuple du monde…

Aïe aïe aïe, j’ai toujours eu un petit problème avec le patriotisme… exacerbé, ...ça rappelle trop de sales souvenirs des années noires de l’histoire.