"plan la loose..."

Appelez-moi  :"Plan la loose..."

Ben oui, quand t'es des deux côtés de la barrière : parent et prof, tu vois les choses sous tous les angles.

Quand t'es prof : tu râles avec tes collègues:

"Ah, ces parents! En foutent pas une, tout se perd, les mômes s'élèvent tout seuls, et nous, on récolte dans nos classes!!

Et ils se permettent en plus de critiquer un métier qu'ils ne connaissent pas! Qu'ils viennent bosser une journée dans nos classes, tiens, et patati et patata...."

Et de l'autre : t'es parent et tu râles, que tu n'es jamais au courant des choses importantes, et  que le prof n'est pas sympa, pas motivant. Et puis qu'il refuse le dialogue, que tenter de lui parler pour arranger c'est comme pisser dans un violon, il ne changera jamais rien à sa conception des choses, et patati et patata..."

Mais pour le plan laloose : je suis gâtée !

En tant que prof : j'ai le devoir d'information parentale,  jour par jour pour certains enfants turbulents, et semaine par semaine pour tous, ce que font ou ne font mas mes élèves (imaginez juste la surcharge de travail), je me dois d'écouter les doléances, répondre aux besoins, passer des coups de fils pour tisser des liens (téléphoner en anglais, rien de plus épuisant....) et suivre la politique de l'école très à l'écoute des familles... Car en effet, dans les quartiers polulaires où j'officie, il semble que l'immersion française soit un fer de lance, pour l'école et les familles, et qu'on compte sur nous, pour redorer le blason de l'établissement, et tirer les résultats vers le haut... Car en Amérique : Résultats = Subventions. CQFD

En tant que parent, je suis venue à toutes les réunions, ai même rencontré le prof de maths tellement exigeant qu'il privait de lunch, les élèves ayant moins de 80% de réussite aux évaluations.(je ne déconne pas)

On a beaucoup parlé, il n'a pas vraiment entendu mon point de vue sur  cette cruauté, n'a pas voulu transformer le chatiment en travail supplémentaire... et puis a finalement quitté l'établissement, pour une promotion,  dix jours plus tard, sans que nul ne soit mis au courant...

En tant que Parent : je dois aussi suivre scrupuleusement le protocole, ne pas me plaindre, me fondre au système, m'adapter sans broncher. Ce qui fait que j'ai bien cru devoir passer aux assises pour avoir fait manquer l'école à mon fils : deux jours de classe en quatre mois.... si si !

Ici, ça rigole pas. j'en ai fait les frais. Au delà de trois jours d'absence injustifiée en cinq mois : la famille est convoquée. Au delà de cinq jours : c'est le commissariat de police, une amende et 10 jours de travaux d'intéret général...

Julien a manqué le jour d'arrivée de son père à l'aéroport, (après quatre mois de séparation paternelle quand même) et un jour pour me suivre à une animation pédagogique obligatoire à Baton Rouge. Pas le choix : j'étais encore momentanément famille monoparentale, et ne pouvais laisser le môme 24 heures seul.

Comme je n'avais aucun certificat médical, j'ai dû me fendre de plusieurs mails et courriers, fournir la copie de l'attestation de travail et du billet d'avion paternel, et je ne suis même pas sûr que cela suffise... Je suis en attente de mon "procès"... mauvaise mère, vas!

M'enfin, on n'a pas dépassé les 5 jours d'absentéisme... Ca devrait passer...

Ce qu'il y a de fou, c'est que quoi tu fasses :  tu sors des clous, t'as pas le choix, faut choisir entre la peste et le choléra : tu feras toujours mal, et après on te le reprochera.

"Système de management à la France télécom", je vous dis :  on vous met en situation d'échec, pour mieux vous enfoncer avec l'espoir que vous finirez le travail d'auto-destriction et de culpabilisation. Diabolique non? Et intéressant aussi, dans un état policé, croyant et pratiquant...

le plan la loose quoi...