Dur retour...

Je vous présente Zoé, trois mois.... très impressionnante chienne de garde

et Tao, toujours zen....

Avoir retrouvé tout ce que j'aime : les miens, ma terre, la nature et les virées à pied ou en pédalant, retrouver mes animaux, et tout ce qui est bon.... Profiter, respirer. Comme j'ai apprécié! Plus jamais je ne verrai la France comme avant. On ne peut vraiment bien voir et bien aimer qu'en prenant du recul. C'est terrible à dire : mais le moindre petit truc, une maison, un pont, le plus minable des faiseurs de quoi que ce soit, tout est toujours de meilleure qualité en France. Excepté peut-être pour la musique, et la connexion internet. Et si vous regardez les gens, ils sont en Europe, en bien meilleure santé! Y a pas photo. Même les gros chez nous, sont de sveltes gaulois! Même l'hypocrisie chez nous, l'est moins qu'aux States.

Et puis, le jour de l'An, se botter le cul pour repartir, la mort dans l'âme, et les cauchemars qui vous assaillent trois nuits avant de s'envoler... Et pas de hasard : une envie de vomir fulgurante à l'atterrissage à Atlanta.* Je me fais violence, mon corps me le crie. Je ne suis pas mon inclination naturelle. Mais j'ai des projets, plein de projets ricains à très courts termes pour tenir le coup, mais beaucoup au long cours surtout : pour donner juste un sens à ma vie. Ne pas avoir subi toutes ces inepties pour rien, ne pas m'être coupée, des mois, des miens pour rien. Donner du sens. Au final, j'aurai bien morflé, c'est sûr, mais j'en tire au moins quatre ou cinq avantages :

- savoir maintenant vraiment parler anglais (pour moi, comme pour mes fils)

- avoir rencontré des personnes étonnantes,

- m'être goinfré les oreilles de musique!!!! Danser, jouer, chanter, écouter écrire et partager cette passion,

- avoir voyagé en Amérique et dans les Caraïbes qui m'était inconnus (et où je n'aurais jamais mis les pieds, sans ce visa)

- avoir voyagé dans le temps : être venue pour voir le futur de la France, sa société dans 20 ans, et avoir simultanément découvert ce qu'avait dû être mon pays dans les années 50,  avec ses trouilles, sa bienpensance, sa religion écrasante,

et au final: m'être bougée, pour ne pas me fossiliser dans la routine facile et ronronnante, qui vous endort et vous amollit. Allez, tenir encore un peu, quelques mois, et puis voilà. Peut-être que mon expérience aura servi à mes petits élèves américains, et servira à des gamins de France, en immersion anglaise. Donner du sens encore, que tous mes efforts servent aux autres, aux jeunes qui pourraient ainsi avoir plus de chance que moi, pour bien commencer leur apprentissage de l'anglais, cette langue moche mais indispensable.

* pourtant très drôle : une affiche annonçait  à l'arrivée aux USA  : "Ici, enrichis ton âme". L'espoir fait vivre et le mensonge se porte bien!