Et au retour vers la Louisiane
Dans l’avion :
« Votre accent m’a orienté sur votre origine », me dit mon voisin de siège dans le vol-retour de San Francisco…
« L’accent français? Définir l’accent français… Waouh…Pas facile de répondre à cette question-là ! », me dit-il.
Et je le crois. Car il n’est pas le premier à me faire cette remarque.
« Parlez-moi plus longtemps que je vous écoute attentivement…. »
Alors je lui décris mon voyage, ce que j’ai vu, ce que j’ai aimé de la Californie, et de cette ville vraiment à part qu’est San Francisco…
Et, cet ingénieur informatique de Cincinnati, qui a étudié le français au lycée, et qui vient d’écouter ma « prose anglaise »… m’offre un bien beau cadeau, en faisant le plus bel hommage à mon pays et à l’accent français que j’aie jamais entendu…. Dans le sens, qu’il a mis en mots ce qui ressort souvent : la France les impressionne...
« Oui, c’est ça, j’ai trouvé ! Le français est raffiné, subtile. Entendre parler un français en anglais est bien plus beau qu’entendre un anglais du Royaume Uni. L’accent est le signe extérieur de votre langue délicate et romantique par excellence, esthétique et poétique. C’est celle de l’art, de l’amour, de la beauté et de l’esprit. »
Et dire que la langue est notre identité…. Ben croyez-moi, ou pas, mais je suis convaincue, moi, qu’on n’a rien à envier à personne d’autre au monde. Parce qu’à ce tableau flatteur, on peut aussi ajouter la conscience, l’engagement, la solidarité laïque, les sciences, et nos révolutions qui ont fait de nous un peuple responsable, et libre. Quelque soit l’apport de nos immigrants, restons unis, ils nous révèlent et nous renouvellent. Petit pays, géographiquement peut-être, mais en sortant de ses frontières, on réalise que l’on rayonne encore, et que la francophonie a encore une raison d’être et de beaux jours devant elle, pour diffuser ce qu’on a de meilleur. Quand cesserons-nous de nous plaindre et de broyer du noir ?
Et partout où j'ai pu passer, chez les Cajuns ou à Berlin (mais pas entre 1933 et 45), à San Francisco, ou en Ardèche, partout, où le pays a accueilli, assimilé, sauvé des arrivants, des immigrants, des artistes, ou des exilés politiques, bref, toute terre d'accueil quelle qu'elle soit, en ressort grandie, et ses habitants aussi.
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