Le "Black Pot" et non le Jackpot...quoique!

Je croyais avoir tout vu en matière de festivals locaux... Mais là, je l'avoue.... le "Black Pot" : ça dépote.

Complètement éblouie par le plus beau d'entre tous.

Même le "Crawfish Festival" de Pont Breaux, tant aimé en avril dernier,  a été ce soir, éclipsé.

Pourtant, c'était bien mal parti : une multitude de concerts gratuits et de grande qualité en zydéco et swam pop créole dans le down town... tandis que le "Black pot" n'affiche aucune publicité, dans un lieu excentré et très mal indiqué, et surtout un droit d'entrée, comparé à ce qui se fait ici, vraiment cher ...

Et pourtant, la magie opère....

Ce n'est pas que le lieu : mythique au possible, reconstitution d'un vrai petit village de pionniers, demeures en bois dans un cadre bucolique, de vraies petites "Maisons dans la prairie",

Ce n'est pas que cette si belle arrière saison, propice et généreuse pour faire la fête, dehors, et danser sous les étoiles,

Ce n'est pas non plus spécialement la musique ou les groupes meilleurs qu'ailleurs : cajuns au rythme endiablé, et  au son de grande qualité,

Je crois que ça vient surtout de l'univers apporté par les festivaliers.

Ni défonce, ni "que des djeunes entre soi", ni "show of" et styles fabriqués,

c'est juste une palette multicolore et bigarrée de mélomanes et musiciens de tous âges et du monde entier, réunis le temps d'une soirée et d'une seule journée. Toutes générations confondues sur l'immense parquet de bois, dehors, à danser....

C'est un enthousiasme contagieux et généreux, c'est du partage et des rencontres. Tout le monde invite tout le monde, à danser, à parler sans arrière pensée. Pas de drague ni de clans, on se croirait vraiment dans une grande fête de stagiaires musicos, comme lorsque gaminette de 13 ans, je découvrais Morez dans le Jura, et tous les sonneurs de France et de Navarre venus apprendre, progresser, et s'amuser...

C'est vivant,

c'est bon vivant,

c'est bon enfant, une parenthèse bien-heureuse dans ce monde de requins à longues dents.

A minuit le carrosse musical quitte la scène, les lumières s'éteignent, mais nul "cab" ne vient vous foutre dehors. Ca continue de papoter encore au milieu du bal sans bruit... et petit à petit, tout en marchant dans la nuit pour retrouver mon char, je me rapproche, par hasard, du coeur de la fête... ou peut-être du poumon? Va savoir...

Un immense camping improvisé, comme lors des étapes sportives d'enfants du Titouraid. Des tentes de partout, dans un grand pré, des feux de camp, et tout autour des papoteurs et surtout.... des jams! Les danseurs rallument la musique sous les étoiles. Les violons, les guitares les harmonicas et les accordéons reprennent de plus belle. On en redemande encore! La musique encore et toujours comme passeport, la musique qui vous porte et vous transporte, la musique qui vous évite d'être fatigué.... on ne peut qu'aimer....