LE SYSTEME

C’est le web qui nous surveille, mais mal apparemment.

Entrer vos données professionnelles, dire tout votre travail en détail, expliquer ce que vous ferez pour évoluer, progresser, ce que vous avez envisagé. Mais faut surtout trouver le site, puis Césam ouvre-toi…ça c’est délicat, entrer 100 fois votre mot de passe. Marche pas. Le corriger, changer la police de caractère, vérifier d’éventuelles fautes de frappe. Alors renoncer, pour dire qu’on a oublié son mot de passe. Recommencer tout du début. Entrer votre Social Security Number (qui n’a rien à voir avec notre sécu), First Name, Last Name….Marche toujours pas. Vous existez puisque vous avez été « créée » mais on vous prend pour un intrus, on ne vous reconnait pas. Le système veut donc être sûr, et vérifier si vous êtes bien « vous ». Me suivez-vous toujours ?

Donc, apprendre qu’il aurait fallu changer son mot de passe tous les trois mois, contre d’éventuelles fraudes. Oui mais je ne pouvais pas, puisqu’il ne me reconnaissait pas.

Bref, après de nombreuses circonvolutions, le système accepte de me poser deux questions intimes auxquelles moi-seule peux répondre. Accrochez-vous à la mousse espagnole, parce que là…. morte de rire…. Répondre dans quelle ville j’ai connu mon mari. Ca tombe bien, y a pas d’ambigüité : deux maris, deux fois à Paris ! Fastoche ! et… le ponpon : dans quelle ville je suis née ! Encore plus fastoche ! Ca ne peut pas s’oublier ça ! EH BEN SI ! Si, si c’est le système qui l’a dit. Il m’a traitée de conne ou de menteuse, je vous dis.

Non, Madame, je ne suis pas née à Vesoul ! Voilà ! Ma réponse est INCORRECTE. Le système le sait, lui, et me rappelle à l’ordre en CAPITALES ROUGES sur fond blanc. Non Madame, cherchez encore !

M’enfin je sais quand même bien où je suis née, merde alors, et c’est pas ce serveur américain de site tout pourri qui va me réinventer ma vie, non ?

Moralité : avant même de commencer la démarche, je savais que j’y perdrais mon temps, mais comme c’était une directive de la Big Boss Débilos, et que pour une fois, j’avais du temps à perdre entre deux visites de parents d’élèves, ben je m’y suis pliée, en bonne fonctionnaire zélée. Mais j’ai bien rigolé face à un énième ordre con, intimé par un truc inhumain, qui ne vous aide jamais et dont la seule raison d’être est de vous enquiquiner. Enfin, après plus d’une année de démarches à la noix et en ligne pour les visas, les ambassades, les diplômes éthiques et autres machins inutiles et fort chronophages, je suis désormais blindée.

Mouais, il est plus que temps que je gravisse la montagne avec ou sans vélo, en zone blanche de préférence,  et que je devienne bergère, moi !