Bosquet del Apache…
Ca y est, c’est le dernier jeudi du mois de Novembre, et c’est la grand fête de ceux qui cuisinent une fois par an, se mettent à table une fois par an, ensemble et en famille une fois par an…. Pour manger … de la dinde et de la tarte à la citrouille (avec chantilly s’il vous plaît). C’est bien la peine d’en faire tout un plat, et de férier ce jour-là pour une fois. Et la télé de nous rabattre les oreilles avec leur film cucul-la-praline sur : tout-le-monde-s’aime, la-famille-c’est-fantastique et gnagnagna… jusqu’à Noël : on y aura droit. Joyeuse Thanksgiving ! Heureusement ici, au Nouveau Mexique, ils ont l’air de s’en battre l’œuf : je n’ai vu aucune dinde gonflable cette année, ni aucune dinde peinte en vitrine. Par contre, j’ai vu des milliers d’oies, et des canards…
Bosquet del Apache…
Je ne savais absolument pas où je mettais les pieds en fait. Ai juste vu que c’était un Monument National. Je me suis dit « Tiens, sur la carte, c’est tout vert, un bosquet, des Apaches, c’est sûrement une forêt avec trails pour randonner, sur les traces du passé des indiens… »
Pas du tout ! Coup de bol, j’avais choisi une boucle de rando qui me faisait passer juste là où il fallait…. Incroyable. Faut le voir pour le croire, même à Lake Martin, au printemps en Louisiane, c’est de la rigolade à côté…. Il y a là, au milieu d’un désert aride, et très chaud, très peu de végétation, un marais ou un étang, résidu des crues du Rio Grande, mais permanent. Et les grands migrateurs le savent : oies d’Alaska, grues, canards colverts, tourterelles turques (peut-être les mêmes que les nôtres) arrivent pile en ce moment pour becqueter. Et là, c’est spectaculaire…. Il y a déjà une belle tripotée : des milliers d’oies qui braillent, flottantes et posées sur l’étang, quand soudain dans le ciel : une nuée, une avalanche d’oies charge l’horizon et arrive droit sur nous, en braillant tout ce qu’elles peuvent : on ne voit plus le ciel, on ne voit plus l’eau, on se demande où elles vont bien pouvoir trouver de la place : c’est bondé… C’est Alfred Hitchcock, il en arrive de partout. Ca fait peur. C’est tellement trop d’un coup, et ce ne sont pas des petits morceaux. Des bonnes grosses oies qui viennent encore grossir les rangs des troupes. Mais elles finissent par trouver de la place. Cohue, tapage, ça s’engueule, ça se pousse, le troupeau est une bête incontrôlable. Les CRS le savent.
La surface de l’eau devient une marina blanche sur onde bleue. Les voiles vous font voguer, les ailes les font voler, attroupement encore plus impressionnant. Il n’y plus d’eau, que des oiseaux collés-serrés. Faut-il qu’il y ait du poisson dessous, et en quantité, pour nourrir ces grandes voyageuses, venues de si loin, pour si peu de place…
Ca en fait des foies gras... à l'eau...
Les oies sont là, mais les canards sont en retard.
Toute ouie
Cul-à-cul
Une faune vraiment très diversifiée… avec même du japonais derrière l'inévitable telé-objectif
Je pars randonner. Y’en a qui posent des lapins, moi je les emmène. A chaque rando : j’ai mon lapin-comité-d’accueil qui m’ouvre le chemin. Il a dû me suivre depuis Taos et monter clandestinement dans ma bagnole. Si le Rangers m’arrête : « Vous n’avez rien à déclarer ? »
« Si mon lapin clandestin… ». Mais je découvre une petite portion du désert. Silence, soleil. J’entends les abeilles bourdonner devant leur cavité dans la falaise, des lézards, un papillon jaune-citron (fin novembre !!!), une mouche et mon lapin ! Chrichi, elle, a toujours son sanglier, à chaque sortie vtt… Moi je fais dans le lapin.
Un panneau prévient qu’il y a des « mountain lions », une sorte de guépar… pas vu de traces…
Dialogue au sommet (de falaise) et outre tombe… entre deux cades : arbre mort et arbre vert
Autre tête de monstre, cette fois c’est SCHREK
Ruche bourdonnante dans le silence du désert
De loin ça faisait bonne grosse tortue, mais en photo ça fait escargot
Les oies à l'eau, vues d'en haut.