Mais que du bonheur, quoi!

Ah ma chère petite S…. Au début d’année, c’était une terreur, bavarde, bouillonnante, intenable. Faut dire que papa-maman l’ont eu si tard…. qu’ils ressemblent plus à des grands-parents débordés, et qui ont déserté tout champ éducatif depuis longtemps qu’à autre chose. Et elle a vraiment de l’énergie et de la suite dans les idées, la gosse. Ben moi je l’aime de plus en plus, malgré sa fougue parfois harassante. Parce que c’est encore une gamine que le français est en train de sauver. Elle était dernière en test de maths, elle crève désormais le plafond. Elle est vive, inventive et débrouillarde. Et quand je pose une question difficile, où la réflexion, et l’usage de sa mémoire et de ses connaissances doivent se combiner pour trouver la solution, elle est toujours la première à trouver avec une joie non dissimulée. On sent que ça gamberge sous le chapeau, et pas pour des prunes.

Hier c’était exo de conjugaison et de production orale : « Si j’étais………., je….. »

Alors, elle m’a dit : « Moi, si j’étais française, ben j’apprendrais l’anglais ! ». Si c’est pas une déclaration d’amour à l’immersion, ça ?! Et pour bien enfoncer le clou, elle ajoute : « Moi, c’est décidé, quand j’aurai gradué (avoir le bac), j’irai étudier à l’Université en France, et ma cousine aussi (qui est également dans ma classe), comme ça, nos parents viendront nous voir ensemble! ». Alors j’ai fait mes gros yeux très-très méchants en menaçant : « Si vous venez en  France sans me prévenir ni m’écrire, ça va chauffer pour vous !!!! »

J’aime vraiment ces braves petits, qui me le rendent bien. On dirait qu’ils sentent que j’en bave, et se rapprochent de plus en plus de moi, se confient, alors que je ne demande rien. Aujourd’hui, c’était musique-chant, en commun avec une autre classe. Ben ils m’ont dit : « Oh non, pas avec cette prof, pitié, elle se répète tout le temps, et c’est pas marrant. » Alors je leur ai promis, qu’entre nous, après, on se ferait des jeux rigolos et des rocks endiablés. Et puis, en séance de lecture, on s’est marré, car à une question, Amare a éternué. « Ah non, désolée, c’est pas atchoum, la réponse ! ». Et pour la lettre de nos corres’, on a cherché plein de blagues (sur leur ancienne prof de maternelle qui est désormais en charge de nos corres’), à envoyer en France. Ils se marrent tellement facilement. Que du bonheur !