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louisianecheznousautres
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16 mars 2015

Et ça parle...

William est un jeune étudiant cadien dont je vous ai déjà parlé, qui après bac, a d'abord fait Génie Civil, s'y est mortellement emmerdé, et est revenu à Lafayette pour bosser les langues à l'université. A 22 ans, il parle courramment anglais, français, allemand, pas mal arabe, et commence le norvégien. Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'il est issu de Grand Coteau, au Nord de Lafayette, en pleine cambrousse, écoutait parler ses grands-parents en vieux français, les comprenait mais ne parlait pas Français jusqu'à ses 13 ans. Là, son père a eu l'idée d'emmener avec lui, ses deux fils, faire le pélerinage de St Jacques de Compostelle. Un mois de marche sur toute la traversée espagnole : de Pampelune à la côte. 30 miles par jour, 7 heures de marche quotidienne. Je comprends maintenant pourquoi ce jeune semble si mûr. Il m'avoue que pendant les marches, il a appris à être efficace, et ne faire qu'une chose à la fois : et aller jusqu'au bout. Puis chaque après midi, dans les auberges, entourés de gens du monde entier, aux histoires dingues (comme celle du Lituanien qui a fait l'aller-retour à pied, seul, Vilnius-St Jacques). Et bien que William marchait en Espagne, il me dit que c'était surtout le Français, la langue commune des pélerins. Et c'est là qu'il a pris la décision, d'apprendre seul le français. Il dit aussi que très peu de religieux marchaient. La plupart des gens venaient pour se retrouver et se dépasser. Comprendre quelque chose, ou mûrir une grande décision. Beaux parcours en somme. William dit aussi que  le "cajun french" de Grand Coteau est resté plus proche du vieux français, car moins de brassage de population, zone rurale, et surtout, ce sont des soldats de Napoléon qui sont tous arrivés à la défaite de l'Empereur, s'installer au Nord de Lafayette. Seuls deux ou trois patronymes persistent encore! Dont les "Lafleur", nom de mon interlocuteur.

Puis avec Lena d'Atlanta, une doctorante en langue, et lui, un canadien militant hard pour le français, nous voilà partis dans une discussion à bâtons rompus, sur les effets de parler deux langues, sur l'impact de l'immersion sur le cerveau, c'est passionnant et on ne voit pas le temps passer.

Et cette canadienne, qui m'éclaire en se disant fière d'avoir un accent, car c'est son identité, et si son anglais est compréhensible, alors non merci, pas la peine de le perdre, c'est une bien belle façon de se faire reconnaître aisément, et de faire des rencontres et entamer la discussion plus facilement. Vive les accents!

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Commentaires
C
Merci pour cette belle leçon qui nous apprend à connaître des gens si intéressants Continue de les côtoyer pendant le peu de temps qu'il te reste là-bas!<br /> <br /> Tu les regretteras après ton retour chez nous!
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