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louisianecheznousautres
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9 août 2016

Petits portraits dans un train….

Petits portraits dans un train….

Famille !

La caricature de la famille cauchemardesque : débarquant avec pertes et fracas, dans votre voiture, pendant votre roupillon en pleine gare…

Cette famille délicieuse investit l’espace, pollue l’air, gamins infernaux et bruyants auxquels nul adulte n’a jamais rien appris…

Et comme ils sont apparemment d’origine maghrébine, on se tait, on n’ose rien et on subit, par crainte d’être accusé de racisme, ou par peur du plus fort ou du moins  : peur de ceux qui gueulent le plus fort. Bref, la lâcheté consensuelle fait son lit et ses trois gamins, dont l’âge total n’excède pas les 12 ans, se lâchent en toute impunité inconsciente et tandis que leur père : un gros rougeau au regard bovin et au pif d’alcoolique, vulgaire et adipeux, laisse faire, sans doute satisfait de son effet.

Moi, j’enfonce mes boules quies jusqu’aux tympans, essaie de dormir encore, vainement, puis tente de lire, sans plus de succès, et me décide enfin à prendre mon courage à deux mains.

Me lever, m’avancer et dans la plus pure bienveillance, à voix basse, douce et maternante, je fais ma part du colibris* : dire et non subir, intervenir avant qu’il ne soit trop tard pour l’avenir de ces trois postulants à la délinquance : informer ces gamins sans les blâmer.

Je salue donc très respectueusement le père, puis m’adresse directement aux mômes pour qu’ils réalisent le bruit qu’ils font, empêchant les voyageurs de dormir ou lire, et que le partage de l’espace public se fait à double-sens : eux pour nous, et nous pour eux. Le gros benêt habitué à la castagne, tente l’ouverture des hostilités par un laconique : « C’est pas un hôtel ici ! » puis il se fend d’un : «  Ici c’est pas fait pour dormir, alors qu’ils parlent fort. C’est tout ! ». Moi, toujours sucrée : «  Et vous avez parfaitement raison, ce n’est pas un hôtel en effet » et de me tourner une dernière fois vers les petiots avant de partir : «  Mais vous, les enfants, vous pouvez comprendre et apprendre et je suis sûre que la prochaine fois, vous serez de super voyageurs ! » Sous entendu « I trust you, you can do it, I believe in you » et j’ignore de père. Une graine est plantée. Voilà. Ma part du colibris.

Mais comme nul n’est parfait, et que je n’ai pas atteint le statut de sainte, malgré un prénom de messager divin, je n’ai pas pu m’empêcher de penser du père, en partant : « Mais quel gros con ! »

Marine peut le remercier, voilà un super fertilisant à la haine raciale, le genre de type qui fait les choux gras du FN.

 

 

L’histoire du Colibris* : un incendie sans précédent dévaste la forêt, laissant humains et faune abasourdis et spectateurs. Mais le colibri, lui, si petit, effectue des vas-et-viens de la marre vers le feu, et tente de son minuscule bec d’éteindre les flammes. Les animaux se marrent et lui intiment l'ordre d’arrêter ce geste de Bonne Action, certes, mais tellement dérisoire ! Lui, sans s’émouvoir, continue, en répondant du tac au tac : «  Certes ma contribution est faible, mais je fais ma part… »

 

 

La mère célibataire

Jeune, encore, très jeune sans doute, avec un garçonnet au crâne rasé, (signe de son insupportable résignation à la grossesse non désirée)… Môme "amochi", môme prisonnier, môme délaissé, par une mère en otage, mère involontaire, celle qui n’a jamais pu s’y faire Solitude, peu d’amour, sèche, très sèche avec son rejeton rejeté, ne s'adresse au môme que par des ordres péremptoires, laconiques, phrases dures et excédées. Elle ne lui parle même pas, elle l’aboie. Il l’insupporte alors elle est insupportable. Elle n’aime ni son rôle de mère, ni ce môme qu’elle n’écoute pas, ne voit pas, mais qu’elle subit depuis des années parce qu'il lui vole sa liberté. Le garçon, lui, habitué à la dure réalité de son quotidien, (puisqu’il n’en connait pas d’autre), n’a quasiment pas le droit d’exister, penser, parler, agir, demander, bouger. Il tente la communication, le lien à tout prix, et se fait systématiquement refouler. Mais il persiste car il sait que c’est le seul fonctionnement possible avec cette mère-barbelée. Et il l’alimente et la mère le gifle, le rabroue, lui pose des interdits sempiternels. Petite haine ordinaire du quotidien. Il est encore jeune, 6 ou 7 ans, et ne sait pas encore qu’il est en enfer sur terre, croit toujours que la vie d’un enfant c’est forcément comme ça. Il n’a pas d’opinion, pas de ressentiment. Il vit. Point. Il suce son pouce et son doudou et embrasse le bras maternel, puisque la joue lui reste inacessible. Le môme paie le prix fort pour cette grossesse contrariée. On sent qu’il est maintenu bébé, et survit sans le savoir, comme une plante sans eau : un enfant sans amour.

 

 

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