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louisianecheznousautres
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23 février 2021

sexualité et élèves, ben non!

Raz le front de voir tourner cette info archi-fausse sur l’éducation sexuelle des élèves!

Trop de parents croient qu’on étudie des oeuvres pornographiques en classe, et qu’on les invite à une sexualité débridée!

Il y a, certes, au programme officiel, des cours de SVT intitulés “éducation au corps” et à la “reproduction humaine”. Mais, pour être remplacante en écoles, aucun prof de mes collègues n’abordent jamais ce sujet sensible. Trouille de rougir devant sa classe? Peur des réactions parentales? Mais surtout angoisse d’une classe qui dérape…

Déjà que le sujet sanitaire de la première cigarette et du cannabis n’est quasiment jamais abordé… alors les rapports sexuels!

C’est un peu comme lorsque j’enseigne l’anglais en maternelle. Matière officielle dès l’âge de 3 ans. Mais à l’âge de 5 ans, je n’ai trouvé juste one single class which played and spoke english. Cause the ATSEM and the teatcher did it.

Mais en Petite section, absolument jamais.

Etant TR par obligation (tout le monde veut venir travailler et finir sa carrière dans mon sud rural), je suis de plus, contrainte de faire des remplacements courts par covid…

Donc, j’ai modifié mon enseignement pour ne pas faire perdre de temps aux elèves, perturbés par l’absence du prof référent.

Je vois d’emblée le “parent pauvre” : la matière trop souvent zappée. Et à force d’expérience, je sais quel thème et dans quelle matière, n’est quasiment jamais abordé. (souvent EPS, Art, Musique, Histoire locale et Sciences - dont éducation à la santé - sont les oubliés)

Pour en revenir à la reproduction humaine, sensée être enseignée dès le cycle 3 à l’école (soit dès 9 ou 10 ans), quand j’aborde le sujet, je fais extrèmement attention à ne pas montrer d’images ou de vidéos déplacées. Tout en ne tombant pas non plus dans le politiquement correct américain, où aucun enfant dessiné dans un manuel ne doit être vu en slip de bain moulant. Alors une statue grecque…. Je n’en parle même pas…

Je parle aussi à des enfants. Donc, pas question d’aborder une intimité d’adultes. Mais répondre à leurs questionnements simples. Ce qu’ils ressentent, et vont ressentir à la révolution corporelle de la puberté. D’où ils viennent, qui ils sont, qui nous sommes tous. Du bon sens. Simplement. Sans gêne ni déballage. De dire qu’un homme et une femme se sont aimés pour enfanter. Et ça, c’est la base de tout pour 75% d’enfants d’une classe dont les parents sont déparés.

Et je parle aussi d’amour poétique, platonique. De sentiments purs. On peut être amoureux même enfant. Et c’est souvent très sérieux, contrairement aux rires moqueurs des grands. Je parle aussi de respect de soi, de son corps, de l’autre. Qui n’est pas un jouet. Que nul ne doit vous forcer à faire physiquement ce qui vous déplait. Et sans les affoler, je les alerte sur les risques des atouchements incestueux (2 élèves par classe en sont victimes)

J’essaie aussi de mettre en garde les garçons (1 sur 2 avant 10 ans a déja visionné des scènes de films pornographiques) que leur libido sera totalement bouleversée, erronée. Qu’ils vont souffrir dans leur vie amoureuse et faire souffrir leur amoureuse.

Je dis aux filles qu’il est bon de tester l’amour du soupirant. Ne rien lui céder trop vite. Le mettre à l’épreuve. Et ne surtout pas être fière de ne plus être vierge très jeune! Le premier amour marque à vie, alors ne pas se donner au premier venu qu’on n’aime pas et sans prémices ni merveilleuses déclarations.

Enfin, parfois le thème de l’homosexualité arrive, car des enfants sont directement concernés par leurs parents. Certains enfants grimacent de dégoût.

J’essaie toujours d’expliquer qu’on n’a pas à juger. Que la liberté sexuelle de chaque adulte est respectable dès lors qu’il ne l’impose à personne et surtout pas à des enfants.

Et oui il y a des hommes qui préfèrent les hommes et des femmes qui préfèrent les femmes. Et alors? S’ils sont heureux, en quoi cela nous concerne-t-il?

Pour finir, j’ai parfois eu un appel d’une mère choquée que j’explique comment se fait un bébé à sa fille de 8 ans, beaucoup trop jeune selon elle. Je réponds que le programme m'est imposé, et je préfère devancer les “fausses infos” de cour de récré, et faire le boulot car en tant que mère on est bien gênée parfois… et je suis mère de deux garçons. Cette maman-là m’expliqua alors que remariée et éloignée de sa fille, elle se trouve enceinte et très embarrassée par les questionnements de sa grande fille… voilà voilà… boucle bouclée.

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